Mon écrivain préféré

Comment reconnait-on son "écrivain préféré"?

Sûrement parce que c'est celui qu'on emmène partout, où qu'on aille, même si on a un autre, ou plusieurs autres livres en cours: à la maison, au bureau, en famille, au café, à la plage, en balade, et même dans la sacoche de selle de la jument en randonnée! Comme un talisman, un porte bonheur, une vieille clé dont on ne sait plus bien ce qu'elle est sensée ouvrir, quelque chose qui rassure...

Parce que c'est celui pour lequel on délaisse tout le reste.

Parce que quand on ne sait plus qui lire, qu'on a plus envie, lui est toujours là.

Parce qu'on peut reprendre à n'importe quel ligne de n'importe quel roman, c'est pareil.

Objectivement, il n'est pas le meilleur, Dostoievski est plus grand, Conrad et Melville le valent, mais lui c'est différent. Lui n'est que pour nous. Les autres le trouvent au mieux difficile, le plus souvent incompréhensible, mais pour nous ça coule de source, c'est limpide et facile.

Il disait entrer dans l’Ancien Testament, Cervantes, Shakespeare, Dickens, Conrad, Melville, Tchékhov, Flaubert, Balzac ou Tolstoï comme dans des pièces où l'attendaient de vieux amis. J'ai commencé à lire Faulkner, par Le bruit et la fureur, au printemps 2009. Depuis, pour moi c'est lui qui m'attend dès que je le cherche, toujours là.